Est-ce qu’un commun pourrait rétablir notre relation avec les premières nations ?
En recherchant des projets pour ma session sabbatique, j’ai trouvé l’association Katimavik. C’est un organisme qui organise des voyages étudiants (des villes colonisées) dans des communautés autochtones pour mettre en place des projets communautaires. On affirme sur la plateforme que les jeunes s’impliquant dans le projet <<deviennent des partisans de la réconciliation et de la vérité>>. Est-ce réellement possible de restaurer le respect au sein de la relation par les communs ? La relation du peuple colon et d’autochtones est teintée par des valeurs telles que l’individualisme, le capitalisme et la propriété, créant des barrières entre les deux parties. L’objectification, la déresponsabilisation et la déshumanisation ont été des traits saillants de cette relation. Cependant, l’idée que les communs influent sur les relations et vice versa offre une lueur d’espoir.
En ce qui concerne l’enjeu de la relation entre le dominant (gouvernement et civils) et les premières nations (individus assujettis), elle a commencé à se former il y a quelques centaines d’années. Le catholicisme exclusif teinte la relation dès la première interaction des colons avec les premières nations. Elle fait en sorte que le dominé est déshumanisé, car il ne partage pas la même idéologie religieuse que les colons. Puis, le capitalisme qui transforme tout ce qui est imaginable par l’homme en propriété, embarque dans le dynamisme de la relation. Le dominant développe le besoin d’exploiter le territoire pour faire fluctuer sa société avant toute autre. À ce moment de l’histoire, les grands influenceurs de la société (dominants) entamaient l’exploitation du territoire commun. C’est une tentative de rendre un commun exclusif à soi-même, un paradoxe. Un autre caractéristique du dominant qui a imprégné la relation avec les premières nations est l’éducation par l’objectivisation. Cette façon d’éduquer la population ou de transmettre le savoir par l’objectivisation marginalise les enjeux traités. Dans le système d’éducation, les premières nations sont objectifiées, ce qui entraîne la population à marginaliser l’enjeu et à se déresponsabiliser de l’irrespect envers les premières nations par le dominant. Dans les médias, cette manière de transmettre le savoir induit les préjugés et l’assujettissement. Le dominant incarne des valeurs telles que l’individualisme, le capitalisme et la propriété, ce qui maintien de cette hiérarchie. Cette relation est marquée par l’objectivisation des premières nations qui crée une frontière entre l’humain <<civilisé>> et l’autochtone. Ce point de vue induit de la violence et de l’irrespect.
Pour continuer sur le thème de la mésinformation, voici un commentaire d’un de mes amis qui se questionnait sur le sujet : << Ils (les autochtones) veulent de l’argent, mais pas payer de taxes, de l’aide, mais pas de contacte. N’est-ce pas absurde ?>> Du haut de nos 18 ans, avec une éducation secondaire complète, aucun de nous deux avait la réponse à cette question. C’est-à-dire qu’ayant passé 11 ans dans le système d’éducation (qu’il soit publique ou privé) et au moins 15 ans d’exposition aux médias, ni moi, ni lui ne pouvait comprendre pour quoi avaient des attentes absurdes envers le gouvernement. Actuellement, je peux identifier que c’est le mécanisme d’assujettissement de la Loi sur les Indiens qui est en jeux dans cette situation. La Loi sur les Indiens met les premières nations sous la tutelle du gouvernement, ce qui a pour effet d’imposer une dépendance des dominés envers les dominants. Évidement, cet effet de la loi n’est pas mis de l’avent par les médias ou le système d’éducation. Cela provoque de l’ignorance chez la population, qui appauvrit la relation que nous entretenons avec les autochtones. Cette ignorance assujettis aussi les communs que nous avons avec les premières nations comme le territoire, les enjeux environnementaux, l’art, etc. Le respect mutuel dans la relation peut s’améliorer par un but commun qui induit l’entraide. Cela peut défaire la banalisation, idée de propriété, etc. Car cette façon d’interdire par les communs valorise les liens et les aspects rassembleurs des deux partis. Les dominants, mal informés, auraient alors l’opportunité de se rééduquer à propos des premières nations. C’est-à-dire, défaire l’objectivisation des autochtones pour donner place à une relation innovatrice et consciente tout en restaurant le respect. Potentiellement, cela détournerait la banalisation de la violence induite envers autochtones qui les rendent dépendants du dominant.
La population du Canada fait face à plusieurs enjeux qui nous affectent, peu importe si l’on fait partie du peuple colonisateur ou du peuple autochtone. Vivant tous sur le même territoire, le bien-être de celui-ci est important pour les deux partis. Bien que les dominants fortement capitalistes ne se soucient pas de l’environnement, une autre partie des dominants, dont moi et mon entourage, sommes motivés à restaurer la santé de la faune et la flore du Canada pour le bien-être commun. La collaboration des dominants et des dominés pour résoudre l’enjeu environnemental peut défaire l’effet des mécanismes d’assujettissement des dominés. Dans ce contexte précis, les connaissances en lien avec le territoire que les communautés autochtones possèdent est un élément clé pour la solution à la crise climatique. De valoriser la résolution de ce problème entrainerait la valorisation des connaissances de premières nations. En restaurant la collaboration des deux peuples, la privatisation et la destruction des terres devrait arrêter. En détournant l’attention du problème relationnel, le dominant pourrait plus facilement instaurer un respect envers les premières nations.
Restaurer les communs et en créer des nouveaux peut défaire les mécanismes d’assujettissement instaurés pas le dominant comme la Loi sur les indiens.
En conclusion, la relation entre les dominants et les dominés, tels que décrite, trouve ses racines dans des siècles d’histoire complexe, marquée par des valeurs contradictoires. D’un côté, il y a l’animisme et l’idéologie circulaire des premières nations, et de l’autre côté, les valeurs qui détériorent la relation dont le capitalisme et l’individualisme. En s’orientant vers des objectifs communs, les dominants peuvent transcender la banalisation, l’objectivisation et la déresponsabilisation. Restaurer les communs peut constituer le fondement d’une relation plus équilibrée et respectueuse. En défaire l’exclusion culturelle et naturelle, restaurer le respect mutuel et créer de nouveaux communs représente une voie vers une société plus équitable et consciente, où les liens entre les individus prévalent sur les barrières imposées par le passé. Par contre, il faudra éviter de marginaliser d’avantage les savoirs de la communauté autochtone. La solution se trouve dans le respect et l’entraide et non dans l’exploitation comme le fait ce projet du gouvernement du Canada : https://www.canada.ca/fr/environnement-changement-climatique/services/sciences-technologies/science-autochtone.htmlSelon ce projet, <<La science Autochtone est un système de connaissances distinct, éprouvé par le temps et méthodologique qui peut améliorer et compléter la science occidentale.>>